Présider un OBNL est un rôle fondamental

Vous avez accepté d’occuper la présidence d’un organisme à but non lucratif ? Ne prenez pas votre rôle à la légère. Votre contribution dans les 4 sphères suivantes est fondamentale pour que l’organisation que vous dirigez prenne les bonnes décisions stratégiques. Pour ce faire, vous devez contribuer à ce que les bonnes personnes, avec la bonne motivation, rendent disponibles à votre organisation les compétences, le talent et l’engagement dont elle a besoin.

Ma réflexion est largement inspirée de l’article The Role of the Chair : Orchestrating the Board By David R.Beatty C.M., O.B.E. que vous trouverez à https://chairmanofboard.com/role-chair-orchestrating-board/

Elle est aussi inspirée de mon expérience de collaboration avec des présidents généralement extrêmement sympathiques, mais qui ne réalisent pas toujours le poids qu’ils font reposer sur la direction générale en ne contribuant pas à la pleine hauteur du rôle, ou encore qui ne remarquent pas l’insatisfaction des collègues administrateurs face à des réunions inefficaces.

Ces situations peuvent créer rapidement une spirale de désengagement nocive pour l’organisation, qui se matérialise par une DG fatiguée qui a l’impression d’être seule à la tâche, et des réunions qui peinent à obtenir quorum.

La solution ? Investissez le temps nécessaire aux responsabilités suivantes :

1. Mobiliser les talents nécessaires– tant du point de vue de la direction générale que des forces bénévoles, la présidence est le chef d’orchestre de la mobilisation, cette émotion qui nous amène à vouloir nous engager et nous dépasser pour la cause. D’un point de vue subjectif, mais aussi objectif, pour assurer l’accès à une grande diversité de points de vue présentant les expertises et l’expérience nécessaire à la prise des meilleures décisions. La présidence peut être soutenue par un comité Gouvernance ou recrutement l’identification et le recrutement de nouveaux administrateurs et pour les accueillir de façon à ce qu’ils comprennent rapidement d’où vient l’organisation, quelle est son histoire, quels sont ses enjeux et opportunités…et surtout comment ils pourront mettre leurs expertises et expériences à profit.
2. Créer un climat de confiance entre les administrateurs et envers la direction générale. Le climat de confiance permet d’exprimer des opinions divergentes et de poser des questions difficiles, ce qui bonifie le processus décisionnel de la Fondation.
3. Contribuer à la préparation et animer des réunions de conseils efficaces et efficientes, où les bonnes questions, devant faire l’objet de décisions importantes, sont posées et débattues avec une multitude de points de vue (grâce au 1er objectif) et dans la confiance (grâce au 2e objectif). Rien ne nuit plus au débat qu’un pré-débat par un comité exécutif qui pré-mâche les questions et les réponses. Il sera toujours difficile pour des collègues bénévoles de remettre en question des décisions prises avec plus d’information et plus de temps de réflexion par le comité exécutif du conseil. Et pourtant, la pluralité des points de vue est un des facteurs déterminants de la prise de bonnes décisions…La solution ? Abolissez les comités exécutifs, et redonnez le pouvoir au CA !
4. Incarner le patron bienveillant de la direction générale, dans un cadre qui permet une grande transparence (donc une grande confiance), pour que les enjeux et les risques soient mis en lumière le plus rapidement possible. Le président ne doit jamais apprendre un enjeu lorsqu’il est trop tard pour le gérer efficacement. Pour que cela n’arrive pas, la DG doit se sentir en confiance ; elle doit sentir que ses partages informels seront reçus avec calme et avec le désir que la meilleure décision soit prise. Le tandem président-DG décide de ce qui mérite de se rendre au CA. Le patron bienveillant s’assure aussi du développement continu de la DG, de même que de sa santé et de la satisfaction que lui procure son travail… rien ne coûte plus cher à une organisation aussi petite que le remplacement de la direction générale.

Depuis plus de 20 ans maintenant, les permanences de nos organisations se professionnalisent. La professionnalisation des conseils d’administration départagera au cours des prochaines années les organisations qui seront en mesure d’avoir accès et de retenir les talents, rémunérés et bénévoles, dont leur organisation a besoin pour réussir.