Dans toute crise se cache une opportunité, comme le disait si bien une source dont je ne me rappelle plus mais très crédible...
La gestion de risque est une des responsabilités fondamentales des conseils d’administration. Les conseils matures auront adopté un processus d’identification et de gestion des risques qui sera appliqué en continu. Les autres conseils réagiront généralement dans l’urgence, au fur et à mesure que les crises se présenteront.
La situation engendrée par le Covid-19 me semble une occasion idéale pour tous les conseils de réviser de façon proactive leur processus de gestion de risque. Un tel processus n’existe pas au sein de votre entreprise ? Utiliser le virus pour définir les questions qui doivent être posées et pour vous préparer à la gestion de risque, tant du point de vue du risque lui-même que de la communication (c’est souvent le risque du point de vue de la réputation qui est le plus important…)
Pour ce faire, je vous invite à imaginer un scénario où le Québec se retrouverait dans la situation de l’Italie ce matin : état de quarantaine et rassemblements interdits. Identifiez le point à l’ordre du jour de votre prochaine rencontre de CA, de comité Audit ou de gouvernance, et prévoyez une trentaine de minutes qui devront permettre aux membres du conseil de réfléchir au risque et aux conséquences pour l’organisation s’il se concrétisait.
Votre conseil d’administration devrait se poser les questions suivantes : Quel impact cela aurait-il sur vos opérations ? Sur vos employés ? Sur vos activités de collecte de fonds ? Comment formez-vous (ou informez-vous) vos employés sur les moyens de se protéger et de ne pas devenir des vecteurs de transmission ? Avez-vous une politique de quarantaine volontaire sans pénalité, ce qui faciliterait la décision pour vos employés ? Avec quelle conséquence financière ? Vos bureaux et locaux font-ils l’objet d’une attention particulière ? Le devraient-ils ?
Le rôle de votre conseil n’est pas de trouver lui-même toutes les réponses, mais d’identifier le processus qui permettra aux meilleures réponses d’émerger de telle façon à mitiger les dommages potentiels. Bien sûr, c’est difficile de prendre le temps d’analyser des risques éventuels alors que les opérations quotidiennes nous consument. Mais attendre que le risque se concrétise pour y répondre plus ou moins bien et dans l’urgence sera à coup sûr moins efficace.
Je suis convaincue que le moment est idéal pour que vos conseils entreprennent une réflexion relativement à leur rôle stratégique de gestion des risques et que le processus sera d’autant plus agréable que le risque actuel associé au Covid-19 est encore théorique.
Parce que la différence entre la théorie et la pratique est souvent celle qui sépare aussi la proactivité et la réactivité.
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