DES MISES À PIED EN PHILANTHROPIE ?

Le secteur des OBNLs et des organisations de bienfaisance se plaint en continu d’un manque de ressources, et avec raison. Quand les partenaires ont les yeux braqués sur des indicateurs comme le coût par dollar amassé, il est très difficile pour nos conseils de prendre la décision d’investir.

Et d’après ce que j’entends depuis quelques jours, il est beaucoup plus facile de décider de mettre quelques (ou tous) les employés à pied..une telle décision sera certainement de nature à donner l’impression qu’on est vigilant…

Personnellement, je doute que ce soit généralement la bonne chose à faire.

En effet, n’y a -t-il pas mille projets importants mais non-urgents qui pourraient être réalisés en ces temps de Covid-19 ? Avons-nous déjà oublié qu’il y a quelques semaines à peine, nos équipes étaient notre force la plus précieuse, alors que le taux de chômage était à son plus bas et que les postes vacants étaient si difficile à combler ?

Avec les salaires généralement très raisonnables qui sont payés dans le secteur, il y a lieu d’évaluer ce qui sera réellement économisé par cette décision., et ce qu’elle coûtera en mobilisation et en absence de préparation pour l’avenir.

Je vous propose donc des actions et des projets qui pourraient être réalisés par les équipes permanentes de vos OBNLs et organismes de bienfaisance pendant cette période de contagion. Je n’ai aucune prétention relativement au degré de performance et d’efficacité qui pourrait être généré par ces activités. Pour ma part, je redécouvre le bonheur de prendre du temps pour faire les choses, et ça me fait du bien.

Base de données

• Vous n’avez pas encore de base de données ? Il est temps de mettre ce projet sur les rails. Évaluez vos besoins actuels et futurs, comprenez ce que vous souhaitez colliger et à quelles fins, et faites vos recherches. Vous trouverez certaines bases gratuites ou à petits prix qui pourraient faire la différence pour l’avenir de votre organisation.
• Vous avez une base de données ? Nettoyez-là. Vous devriez avoir l’objectif de sortir de cette crise avec une base de données impeccable, sans doublons, avec la bonne information saisie de façon à avoir une vue exacte sur votre organisation.
• Et si vous le pouvez, formez vos équipes, pour sortir de l’éternel enjeu de ne devoir compter que sur une seule personne qui connait la base…

Activités-bénéfices

• Vous devez en reporter une ou plusieurs ? Planifier l’événement du siècle pour le mettre en branle lorsque ce sera possible !
• Vos activités n’ont pas de cahier de charge (ces manuels qui indiquent ce qui doit être fait, par qui et à quel moment pour arriver à temps et sous contrôle à l’événement) ? Chaque activité bénéfice devrait avoir son cahier de charge, qui facilite l’accueil et l’engagement des bénévoles et l’autonomie des nouveaux employés. Mais plus encore, le cahier de charge est la pierre d’assise du processus d’amélioration continu qui contribuera au renouvellement de la satisfaction de vos convives.
• Vos activités s’appuient déjà sur de solides cahiers charges ? Mettez-vous en mode Amélioration continu, questionnez chaque action pour qu’elle soit plus efficace et qu’elle crée plus de satisfaction chez les participants.

Étalonnage

• Quelles sont les organisations qui vous ressemblent ? Que font-elles mieux que vous ? Quelles sont leurs activités de collecte de fonds ? Combien d’employés, pour quelles plages de services …Se comparer, tant du point de vue des opérations que du financement, est souvent porteur de beaucoup d’apprentissages, ou d’explications qui devraient combler la gouvernance.

Recherche

• Le nombre de fondations privées augmentent très rapidement au Québec. Êtes-vous à jour sur ces donateurs potentiels exceptionnels ? Avez-vous révisé vos demandes des dernières années, identifié les rejets temporaires (nous vous invitons à déposer à nouveau dans deux ans…)
• Avez-vous une liste de donateurs potentiels ? Et avez-vous de l’information sur chacun d’eux qui vous permettra de bien cibler vos demandes de soutien ? Y-a-t-il des dossiers qui pourraient préparés dès maintenant plutôt qu’à l’automne ?

Je suis convaincue : que cette liste est extrêmement incomplète ; que chaque action proposée aurait des retombées positives à moyen terme pour votre organisation ; que très peu d’OBNLs et d’organisations de bienfaisance peuvent se targuer du fait que tout est déjà réalisé chez eux.

Et je suis convaincue que tout ceci sera bien plus rentable que des mises à pied.